Le 1er décembre marque l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire contemporaine du Sénégal : le Massacre de Thiaroye, survenu en 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar.
Chaque année, cette date symbolise non seulement le souvenir, mais aussi la reconnaissance et la dignité rendues à ceux qui ont été longtemps oubliés.. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats venus d’Afrique connus sous le nom de Tirailleurs Sénégalais ont combattu sous le drapeau français.
Envoyés sur les fronts les plus difficiles, en Europe comme en Afrique du Nord, souvent dans des conditions extrêmes, ils ont défendu la liberté si chère à leur valeurs.
A leur retour au Sénégal, en 1944, beaucoup attendaient simplement ce qui leur était dû : solde, indemnités et retour à la vie civile avec dignité. Ces espoirs se sont malheureusement transformés en un sordide massacre.

Image extrait du film « Thiaroye 44 »
⭐Ce 1er jour de décembre 1944
Le 1er décembre 1944 à Dakar, au petit matin, le camp militaire de Thiaroye est encore occupé par des tirailleurs sénégalais revenus d’Europe après avoir combattu pour la France. Depuis plusieurs jours, les soldats réclament le paiement intégral de leurs soldes, primes et indemnités de démobilisation. Refusant de quitter le camp tant que justice ne leur serait pas rendue, ils restent sur place, dans le calme.
Mais ce jour-là, les autorités militaires coloniales décident d’intervenir par la force. Des blindés et des soldats encerclent le camp. Après un ultimatum resté sans réponse, les troupes ouvrent le feu sur les tirailleurs désarmés.
En quelques instants, plusieurs dizaines d’entre eux furent tués, d’autres blessés ou arrêtés. Selon les autorités françaises, ce massacre fait état de 35 morts. Cependant, le « livre blanc », document issu d’un travail collectif de chercheur, d’archéologues et d’historiens et remis il y a quelque temps au Président Diomaye Faye, contredit ce chiffre.
⭐Comprendre et se souvenir pour honorer

Longtemps étouffé par les autorités françaises, le massacre de Thiaroye est aujourd’hui reconnu. En décembre 2024, le Président français Emmanuel Macron présente pour la première fois des excuses écrites, qualifiant cette tragédie de « massacre ». Un premier pas dans une douloureuse histoire qu’il est indispensable de commémorer pour ne pas oublier. Aujourd’hui, monuments, cérémonies et recherches historiques permettent d’ouvrir davantage le dialogue sur ce chapitre douloureux.
Commémorer chaque 1er décembre, c’est refuser l’oubli et affirmer que le sacrifice de ces hommes n’a pas été vain…